LA MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTEES : DETECTER – SOIGNER – ACCOMPAGNER

» Mon épouse oublie depuis quelque temps les choses de la vie quotidienne. Il y a quelques jours, elle a perdu ses lunettes que nous avons retrouvé dans le frigidaire. Nous sommes allés au marché comme chaque semaine et elle ne reconnaissait plus les lieux qu’elle fréquente depuis longtemps. Mon fils me dit qu’elle souffre peut-être de la maladie d’Alzheimer…«

DETECTER

Des signes qui peuvent alerter.

On observe des changements dans les habitudes et des incidents du quotidien qui se répètent

- Des pertes de mémoire: Oublier des rendez-vous importants ou des évènements familiaux récents.

- Des modifications de l’humeur et du comportement : devenir très impulsif, perdre sa motivation, devenir méfiant.

- Des problèmes de langage : ne plus trouver les mots simples, familiers et en utiliser d’autres inappropriés.

- Une désorientation dans l’espace et dans le temps: se perdre dans les lieux pourtant connus et ne plus connaître la saison, le mois, etc…

- Des pertes du jugement et du raisonnement : déplacer sans raison des objets et les dissimuler, sortir sans manteau alors qu’il fait froid.

- Des difficultés à gérer son argent : retirer de l’argent tous les jours à la banque, le cacher et penser qu’on l’a volé.

Il faut parler de ces difficultés au médecin traitant qui, après, une première évaluation, orientera, s’il y a lieu, vers une consultation spécialisée (gériatre, neurologue ou psychiatre). Alors seront pratiqués un bilan médical dont un scanner ou une IRM , une consultation mémoire avec des tests neuro psychologiques.

Le diagnostic

A l’issue des examens et souvent après plusieurs consultations, un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée peut être évoqué à moins qu’une cause totalement différente soit trouvée aux troubles constatés.

Une prise en charge médicale rapide est recommandée, car des soins appropriés et un accompagnement adapté de la personne vont ainsi pouvoir s’engager rapidement. Le diagnostic permettra également de mettre en place des actions de vigilance pour la gestion de l’argent et la poursuite de la conduite automobile.

SOIGNER

Vivre

Il est essentiel pour une personne malade d’Alzheimer de continuer à vivre normalement en conservant le plus longtemps possible les activités qu’elle apprécie, ainsi qu’une vie relationnelle, familiale et amicale.

Les médicaments

Certains médicaments peuvent ralentir l’évolution de la maladie. Ils peuvent, pour certaines personnes malades et pendant un temps, augmenter leurs capacités d’attention et diminuer certains troubles du comportement.

La prise en charge non médicamenteuse

Le patient peut bénéficier de séances d’orthophonie, de kinésithérapie. Des séances de stimulation à domicile par une équipe spécialisée Alzheimer sont très bénéfiques.

Le médecin peut orienter la personne malade vers un accueil thérapeutique de jour qui lui permettra de participer à des activités adaptées et de maintenir le lien social. Elle bénéficiera de soins relationnels proposés par une équipe de professionnels spécialisés.

ACCOMPAGNER

Le rôle de l’entourage

Pour l’entourage, la principale difficulté est d’accepter l’autre comme il est devenu.

Aussi, il ne faut pas espérer voir son proche se comporter comme on le désire, car on risque d’aller au devant de grandes déceptions.

La qualité des attitudes de l’entourage apparaît comme un véritable soin, reposant sur un autre regard porté sur la personne malade. L’acceptation des difficultés par ses proches et le maintien des liens affectifs chaleureux l’aident et l’accompagnent dans les changements qu’ elle subit. Cette attitude bienveillante participe à conserver certaines capacités le plus longtemps possible et contribue à communiquer de façon positive avec elle.

Les aides professionnelles

Lorsque la perte d’autonomie s’installe, des aides à domicile peuvent accompagner la personne pour les actes du quotidien.

Des auxillaires de vie, aides-soignantes ou des infirmières peuvent intervenir pour les soins s’hygiène et la distribution des médicaments.

Des structures adaptées, comme l’Accueil de Jour ou l’hébergement temporaire dans les unités spécialisées en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), peuvent prendre le relais de l’aide apportée à domicile.

Madeleine, une veuve âgée de 6O ans, sort du supermarché dans lequel elle faisait ses courses et ne parvient pas à se souvenir de quel modèle est sa propre voiture. Quelque peu paniquée, elle tente de joindre un certain « Max » qui ne figure plus dans son répertoire téléphonique, puis appelle au secours Thomas « son fils préféré ». Thomas lui apprend que Max était son mari et qu’il est mort depuis plus d’un an.

Le diagnostic tombe, Madeleine est atteinte de la Maladie d’Alzheimer.

(« Le premier oublié » Roman de Cyril Massarotto)

LA MALADIE D’ALZHEIMER, QU’EST-CE QUE C’EST ?

La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative (c’est -à- dire une atteinte cérébrale progressive et irréversible) caractérisée par une perte progressive de la mémoire notamment par des difficultés à enregistrer de nouvelles informations.

L’évolution est marquée par l’altération de certaines capacités cognitives comme le langage, le raisonnement, l’orientation dans l’espace et dans le temps conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

Cependant, la personne malade maintient ses capacités à percevoir et à ressentir son environnement humain et matériel. Elle reste très sensible à son entourage, un lien relationnel peut être longtemps maintenu avec elle.

Le risque d’être atteint par la maladie augmente avec l’âge. Elle touche environ 20% des personnes de plus de 80 ans et 40% des plus de 90 ans.

Elle touche aussi une population jeune (entre 50 et 70 ans voire encore avant)